La première Commune révolutionnaire de Paris et les Assemblées nationales
ET LES ASSEMBLÉES NATIONALES. 31
Voyons les principes, voyons la nécessité... Il faut au peuple un gouvernement nouveau digne de lui. Le peuple vous environne de sa confiance. Conservez-la, et ne repoussez pas la gloire de sauver la liberté pour prolonger, sans fruit pour vous-mêmes, aux dépens de légalité, au mépris de la justice, un état d'orgueil et d’iniquité (?). Le peuple se repose, mais il ne dort pas. Il veut la punition des coupables; il a raison... Nous vous prions... d'effacer ce double degré de juridiction qui, en établissant des lenteurs, assure l'impunité. Nous demandons que les coupables soient jugés par des commissaires, pris dans chaque section, souverainement et en dernier ressort. »
Bref, la Commune écarte implicitement le projet de la cour martiale voté par l’Assemblée, et propose à la place un tribunal d’espèce nouvelle, d’un caractère fortement démocratique. Quelque chose de plus grave encore apparaît vaguement dans le dessein de la Commune. Pourelle, il ne s'agirait pas de borner la compétence du nouveau tribunal au jugement des Suisses; il faudrait au contraire que ce tribunal nouveau eut pouvoir de juger « à l’avenir » tous ceux, militaires ou civils, qui oseraient coopérer à la guerre civile. Fort bien, messieurs de la Commune, vous dites à l’avenir, mais n’auriez-vous pas par hasard l'intention cachée de soumettre encore à votre tribunal ceux qui, militaires ou civils, ont dans le passé coopéré directement ou indirectement à la guerre civile, suivant vous c’est-à-dire au prétendu complot du 10 août? — En effet, dans ce discours, de Robespierre, l'intention essentielle se révèle par cette assertion que voici : Le crime du 10 août remonte beaucoup plus haut. Il y a des complices qui, avec votre loi, échapperaient à la justice nationale, des complices qui ont su prendre le masque de la légalité et même celui du patriotisme. Je vous ai cité en exemple Lafayette, mais quand j'ai dit « des hommes », vous comprenez bien que j'ai entendu désigner d'autres personnes que Lafayette, et notamment les amis, les