La première Commune révolutionnaire de Paris et les Assemblées nationales

ET LES ASSEMBLÉES NATIONALES. 23

Celle-ci en fut avertie sous main (par Chabot, à ce qu'il semble); elle prit l'initiative de l'attaque. Le 28 août son procès-verbal porte cette mention : « Il sera fait une adresse à l'Assemblée nationale pour lui dévoiler les traîtres qui sont dans son sein et les trames qui s’ourdissent dans les comités ». — Le lendemain 29, sitôt qu’elle connait la réponse de l'Assemblée à sa pétition, la Commune fait afficher dans Paris l'arrêté suivant : « Considérant qu’il faut déjouer les projets coupables de ces hommes qui veulent renverser la liberté : à quelque prix que ce soit — qu'il est du devoir de ceux qui, le 10 août, ont sauvé la chose publique par leur fermeté et par leur courage, de détromper ceux de leurs citoyens qui pourraient être égarés; considérant que la très grande majorité des sections ayant confirmé les pouvoirs de leurs commissaires, ce serait une lâcheté de leur part d’abandonner leur poste... au moment où les dangers de la patrie sont plus imminents que jamais; considérant enfin combien il est important que le Conseil général de la Commune, centre commun de l'administration, ne se trouve pas, par des combinaisons perfides, privé de ses membres, qui tous ont des missions particulières à remplir : Arrête que les commissaires nommés à l’époque du 10 août ne pouront être destitués à moins qu'il n'y ait contre eux des preuves d'incivisme ou de. négligence, lesquelles seront discutées dans les assemblées générales des sections et portées jusqu'à l'évidence. »

Ainsi la Commune se déclarait elle-même intangible, au . moins pour l'Assemblée. Elle semblait reconnaitre en revanche le pouvoir des sections sur elle; mais ici elle s'était préparé un faux-fuyant. Il faudra que les fautes d'incivisme où de négligence, à elle reprochées, soient portées jusqu’à l'évidence. Mais quiserajuge de l'évidence? — On nele dit pas.

Affaire de la Haute Cour d’Orléans. — Dès le 12 août, le Conseil général de la Commune manifeste le dessein qu'elle

l. Pardon : les libertés des gens de la Commune seulement.