La première Commune révolutionnaire de Paris et les Assemblées nationales
PRÉFACE. VII
Un homme politique a dit de la Révolution qu'elle était un bloc, un tout, indivisible, à accepter ou à rejeter; c'était parler en homme de parti, car les partis, en effet, pour agir et pour durer, doivent être acceptés, comme un bloc, par leurs membres; mais l'esprit de parti est le contraire de l'esprit scientifique — et l'homme de parti le contraire d’un véritable historien. Historiquement parlant, on ne peut pas avoir de conception plus fausse que celle qui fait de la Révolution un bloc.
Ils seraient donc du même bloc ces gens qui se guillotinent entre eux? du même bloc la victime et son meurtrier? Nous diseuterons, en temps opportun, les raisonnements spécieux dont on voile ce paradoxe criant. D'autant que le paradoxe se double d'une singulière injustice : cela ne va à rien moins finalement qu’à disculper l'assassin à raison du mérite de ses victimes. Deux exemples, en passant et provisoirement. Tels sont absous, glorifiés, pour avoir sauvé l'intégrité de la France, vaincu l'étranger, qui sont en fait glorifiés pour l'œuvre due aux généraux, aux officiers qu'ils persécutèrent.
Les premiers bienfaits de la Révolution, qui ont été les plus importants et les plus durables, ceux qui sont dus à la ferme et tranquille sagesse des Constituants, servent à justifier, mieux encore à exalter des hommes, qui emprisonnèrent et tuèrent de leur mieux ces Constituants, dont ils gâchaient
l'ouvrage.
Des raisons, extérieures aux faits mêmes, ont encore agi pour déterminer mon choix.
Les faits établis dans leur succession, dans leu de cause à effet, d'effet à cause, ne sont pas le d