La première Commune révolutionnaire de Paris et les Assemblées nationales

PRÉFACE. IX

vaient donner de lumière sur la source intime des actions, et notamment pour préciser les nuances diverses d’un même sentiment ou la diversité de ses combinaisons avec d’autres.

Lorsque l'agent à parlé en agissant, ou avant, ou après, lorsqu'il a discouru sur son acte ou à côté, nous avons de grandes chances de découvrir le motif de sa conduite, alors même qu'il aurait parlé tout exprès pour dérober à tout le monde ce motif. 11 y a presque toujours sur les déclarations frauduleuses quelque indice que le menteur y a laissé, sans s’en apercevoir, de même qu’un malfaiteur laisse souvent sur la scène de son crime quelque objet qui le décèle.

Quand on soupçonne la sincérité d’un discours, on peut très souvent appeler des témoins pour ou contre. J'entends d'autres discours, d'avant ou d’après, provenant du même discoureur. Ils concordent ou ne concordent pas avec celui de ces discours qui est pour le moment en prévention, si je puis dire. Il y a ensuite la contrariété possible de l'acte même avec les motifs qui sont donnés pour le justifier. Il y a la contrariété des actes antécédents ou successifs. Bref il y a toujours chez le menteur de la contrariété quelque part. C’est affaire à l’historien de la trouver.

Qu’on me permette de dire quelques mots des règles que je me suis imposées.

Si je fais ici le portrait de l’un des acteurs, c’est d’après lui-même que je le fais. Je n’écoute que son propre témoignage, c'est-à-dire ses actes avoués et ses discours publiquement prononcés. Je n'accepte sur son compte aucun propos, ni d’adversaire ni d'ami, et je m'en fais une règle absolue.

Dans les discours nombreux que j'ai cités, etque j'aurais voulu