La Presse libre selon les principes de 1789

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demeure, ainsi que de Pannée de la mise en vente. Les libraires seuls, également assermentés et incorporés, jouirent de la faculté de se livrer au commerce des imprimés, tous autres vendeurs s’exposant à cinq cents livres d'amende, à la confiscation de l’ouvrage et à punition exemplaire. Ce mot élastique représentait, selon le cas, ou plutôt selon le bon plaisir de l'administration, la marque et le carsan, la Bastille et les galères de Sa Majesté.

La pénalité n’était pas moins rigoureuse contre les écrivains coupables de crimes et délits de presse, déterminés avec une fantaisie souveraine, ou laissés dans le vague le plus effrayant. A vrai dire, les hommes de rien qui, du bec de leur plume, remuaient le monde, étaient livrés aux caprices du ministère, de la police, des courtisans, du Châtelet et de Mesdames des petits cabinets de Louis le Bien-Aimé.

Les honnêtes et pacifiques propriétaires étaient eux-mêmes exposés à de très fortes amendes, si leur maison S’élait rendue coupable de contenir, méme à leur insu, quelque imprimerie clandestine !