La Presse libre selon les principes de 1789

216 LA PRESSE

« Rœderer, reprend Lepelletier-Saint-Fargeau, Rœderer était aussi des nôtres : moi-même, je défendais la liberté de la presse au Comité; lui, la défendait dans l’Assemblée contre toutes les attaques qui lui étaient incessamment portées ; nous étions chacun . à notre poste et toujours aux aguets. C’est ainsi que nous avons maintenu la liberté de la presse au milieu des erreurs qui ont affligé la vieillesse de l’Assemblée constituante; et peut-être c’est dans cette même liberté que nous avons trouvé le remède à toutes ces erreurs. »

Les applaudissements interrompent encore une fois l’orateur, qui résume ainsi son opinion :

« Est-il possible de faire une bonne loi contre les provocations au meurtre, à l’assassinat, ete. ? Je n’ose l’affirmer ; mais j'ai vu Sieyès essayer d’en faire une et n’y pas réussir; j'ai vu les Comités de Constitution et de révision de l’Assemblée constituante, qui avaient peut-être quelque intérêt à la faire, finir par y renoncer ; enfin, j'ai vu Buzot en faire une très imparfaite. . .

» Il est donc vrai que cette loi renferme des difficultés presque insurmontables, à moins qu'on ne veuille rouvrir la porte à toute sorte de persécutions, Je demande, non pas qu’il n’en soit pas du tout délibéré ; on ne peut mettre la question préa-