La Presse libre selon les principes de 1789
LIBRE . 21 jourd’hui à diminuer la taille des géants de cet âge, unique dans l’histoire, en prenant la peine de compter combien ils trouvèrent de complices parmi ceux qui eussent dû logiquement les traiter en ennemis. Ces complices, — prêtres convertis à la tolérance, parfois à l’athéisme; nobles aveuglés jusqu’à se faire les propagateurs de la démocratie, les vaniteux artisans de l'égalité roturière ; royauté, assourdie de flatteries intéressées, découronnée par la divinisation d’impossibles rois philosophes ; — ces complices, les réformateurs du dix-huitième sièele ne les trouvèrent pas ; ils se les firent, parce que, convaincus de leur mission, sûrs de la victoire avant la bataille, ils s’élancèrent de ee qui n’était pas vers ce qui devait être, sans s'inquiéter de ce qui était. Le passé ne leur importait guère, is en riaient ; ne songeant qu'à l'avenir, ils marchèrent méprisant les obstacles; et le présent les suivit.
À première vue, la situation générale de la France est presque la même au lendemain de la mort de Louis XIV et au commencement du règne de Louis XVI. Ici et à, la banqueroute, la famine et l'abaissement vis-à-vis de lPEurope; des ruines. Mais ces ruines, combien elles diffèrent! Muettes étaient les premières; les secondes parlent, si l'on