La Presse libre selon les principes de 1789

LIBRE. 23

Ilest une affirmation sur laquelle les hommes du

dix-huitième siècle, si divisés dans leurs négations, se retrouvent unanimes, c’est celle du droit absolu qu'a la pensée de se produire et de se propager par tous les moyens possibles.

« Il est, dit Voltaire (DicrionNAiRE PHILOsoPHiIQuE , art. Liberté d'imprimer), il est de droit naturel de se servir de sa plume comme de sa langue, à ses périls, risques et fortune. Je connais beaucoup de livres qui ont ennuyé; je n’en connais point qui aient fait de mal réel. .... Un livre vous déplaît-il, réfutez-le ; vous ennuie-t-il, ne le lisez pas. . . Vous craignez les livres comme certaines bourgades ont craint les violons. Laissez lire et laissez danser ; ces deux amusements ne feront jamais de mal au monde. »

En vain MM. du Parlement, les docteurs de la

vieille Sorbonne, les sourds de la censure et les