La Presse libre selon les principes de 1789

40 LA PRESSE

Précédemment, en son Essai sur le despotisme, Mirabeau avait écrit :

« La politique qui interdit la liberté d'écrire et de publier ses pensées est aussi mauvaise comme politique qu’elle est barbare comme loi.

» Elle est mauvaise, parce qu’elle doit inspirer la plus grande méfiance contre les intentions du gouvernement; parce qu’elle rend inévitables les fautes des ministres, qui ne sont ni éclairés, ni conseillés, ni redressés, et qui ne craignent plus ni la critique, ni les plaintes, ni le jugement sévère de l'opinion publique, qui ne peuvent plus se manifester… » Cette politique est barbare, ear comment qualifier autrement la constitution d’un Etat où le roi peut toujours faire la guerre à la nation, sans que la nation puisse jamais être instruite de ses droits, des injustices qu'elle endure, des vexations dont elle est la proie ; sans qu'il soit possible de se plaindre des ministres, de détromper le maître, de lui lier les mains s’il devient un tyran? »

Précédemment encore, — s'adressant Aux Bataves sur le stathoudérat et leur proposant une Déclaration des droits (4% avril 1788) — le noble révolufionnaire y avait établi