La Presse libre selon les principes de 1789

96 | LA PRESSE

irritée de la publication d’une Adresse aux provinces, dans laquelle tous ses actes et ses principaux membres , — ceux qui siégeaient à gauche surtout, étaient tournés en ridicule, grossièrement insultés , diffamés jusque dans leur vie privée. L'abbé de Montesquiou s'élance à la tribune, se plaint amèrement de ce qu'on lui attribue la paternité de l’odieux pamphlet. La droite d’applaudir, et, pour bien prouver qu'elleest impartiale, de réclamer aussitôt un décret contre les libelles et journalistes de toutes les opinions !....

Certes, la manœuvre était habile; mais voici que Charles de Lameth, traité de plat valet dans la fameuse Adresse, s'écrie : « Le mépris pour des injures lâches et anonymes est le meilleur parti à prendre ; tôt où tard la vérité perce, et le rire des mauvais citoyens s'évanouit. , ., A la fin de la session, ce n'est point sur des libelles, mais sur nos motions que la nation nous jugera. »

Etsans plus rien vouloir entendre, l'assemblée se remet à discuter sur la Constitution !

À la séance du 12 janvier 4790, Desmeuniers révele une manœuvre « coupable et ridicule » : on a mis son nom, avec la qualification de « président de l’Assemblée nationale, » sur le titre de deux libelles anti-patriotiques.Que demande-t-il? Un décret