La question de l'Adriatique

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grine, qui eut donné à une forte puissance slave une fenêtre sur l’Adriatique, eut été plus redoutable encore (1). Si l'Autriche mit son veto à cette dernière entreprise, elle resta hésitante devant l'avenir : elle se sentait dévorée à l’intérieur de ses propres frontières par les milles mâchoires de l’hydre slave. De la Bohême à l'Herzégovine, de la Pologne à l'Istrie, le même flot montait de toutes parts autour de l'ilot germanique etde l'ilot magyar. L’Autriche était impuissante et presque résignée.

C’est alors qu'apparut, pour la soutenir dans cette formidable lutte, et, au besoin, pour la remplacer, un autre champion, le germanisme allemand, avec sa brutale confiance, sa méthode

et sa volonté.

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Depuis de longues années les pangermanistes avaient fait de l'extension des frontières allemandes jusqu'à la Méditerranée un des articles de leur programme (2). Depuis longtemps ils

(1) Cf. plus loin, p. 68.

(2) Nous n'insistons pas sur ce point du programme pangermaniste, parce qu'il a été souvent exposé. On en trouvera une longue et précise démonstration dans la brochure de M. André Chéradame, La paix que voudrait l'Allemagne, p. 44-53, 60-63, 75-19. Mentionnons aussi une étude de M. Jacques Flach, L'entérêl italien et les ambitions allemandes dans l’Adriatique, publiée dans Le Figaro des 13, 20 et 21 septembre 1914.