La question du sel pendant la Révolution

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En dehors de ces livraisons de sel en Suisse, il y en avait d'autres. Voici ce qu’en disait en 1789, le baron de Cormeré ?

« Des traités nous obligent de fournir à la Suisse une quantité de sel déterminée ; la Savoie, Genève, une partie de l’Allemagne n’ont de ressource que la France pour l’approvisionnement de cette denrée de première nécessité.

« Le commerce du sel n’étant point libre en France, la fourniture du sel aux pays étrangers qui viennent d’être indiqués, faisait partie de la Ferme des petites gabelles e: de celle des gabelles locales ou des salines.

« La Savoie, Genève et le Valais reçoivent les sels marins des salins de la Méditerrannée : la Suisse et l’Aliemagne sont approvisionnées en sels des salines de Franche-Comté, Lorraine en Trois-Evêchés ; le sel de ces salines, par l'emploi des bois affectés à leur entretien, revient à un taux plus élevé que ne serait le prix des sels de l'Océan ou de la Méditerrannée rendus dans ces provinces, et néanmoins ce sel est d’une qualité fort inférieure à celle du sel marin. »

Voici la liste des traités de commerce avec l’Allemagne, conclus en partie pendant la Révolution, et qui ont tous trouvé une fin prématurée par la déclaration de guerre au roi de Bohême et de Hongrie, et par les événements qui l'ont suivie.

1 LE BARON DE CORMERÉ. Mémoires sur les finances et sur le crédit, pour servir de suile aux Recherches et considérations nouvelles sur les finances. Paris 1789, p. 101, 102.