La question du sel pendant la Révolution

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voisinage et l'intelligence avec les Suisses, à prévenir les difficultés et régler les intérêts respectifs d’une manière satisfaisante pour un allié nécessaire », il ordonna entre autre :

« 4 Le Conseil exécutif pourvoira sans délai à l'exécution des traités pour la fourniture des sels aux Suisses et prendra toutes les mesures nécessaires pour que rien ne s'oppose au transport de ces sels; et néanmoins les sels à fournir à ceux des Etats qui n’ont pas encore reconnu la République française ne seront délivrés qu'après cette reconnaissance ».

Le 27 juin! et le 19 décembre 1793? (29 frimaire an Il) le Comité de Salut publie confirmait cet arrêté et ajoutait des ordres pour sa stricte exécution.

Cette politique, certainement, était la bonne. Et le peu de sel qui, à la suite de ces décrets, vint en Suisse, était un excellent argument en faveur des Français, d'autant plus que le sel promis par les Autrichiens n’arriva jamais.

A Genève ce n'était pas l'absence, mais au contraire l’abondance (relative) de sel français qui donnait des inquiétudes aux autorités. Voici le texte de quatre affiches placardées à Genève, qui résument très bien l'historique de la question du sel dans cette ville.

DE LA PART DE NOS MAGNIFIQUES ET TRÈS HONORÉS SEIGNEURS SYNDICS & CONSEIL +

« Le Code Genevois, Livre VI, Titre I, article VIS 1 et 2 « statue que le commerce exclusif du Sel, nécessaire pour la « consommation de la Ville & du Territoire appartiendra à

! Nous n’en avons pas retrouvé le texte.

? Pièces justificatives. Lois XXXV.

# Cf. Lettre de Bacher à Deforgues, du 27 février 1794, dans Kaulek, o. c., î. ll, p. 453.

4 Genève. Bibliothèque publique. Publications officielles: placards. 1792. — juillet 1794. Gî. 568, ni.