La question du sel pendant la Révolution

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30 livres le minot de sel, acheté au prix ancien, ces indemnités s’élevaient à 134,116 livres 11 sous 3 deniers {.

D’autres indemnités étaient également demandées, encore avant l’abolition des gabelles, par des « officiers » employés au service des greniers à sel. Un des plus importants documents de cette nature est la pétition suivante * qui donne des renseignements très précis sur la situation de quelques-uns de ces petits fonctionnaires

de l’ancien régime :

« À NOSSEIGNEURS DE L'ASSEMBLÉE NATIONALE Nosseigneurs,

« La position désastreuse où se trouve la Communauté des 60 officiers /urés-Hannouards Porteurs de sel au Grenier à sel de Paris, dont le sort est nécessairement lié à celui de la gabelle ; la diminution journalière de leur travail et de leurs revenus, causée par la contrebande ; le retard qu’elle éprouve dans ses payements, et la crainte des frais que peuvent lui faire ses créanciers, moins les siens que ceux de l'Etat, puisque c’est pour lui, et d’après ses ordres, qu’elle a empruntée; tout la force à supplier l’Assemblée d’avoir égard au présent Mémoire. Un tableau exact de la recette et de la dépense facilitera à Nosseigneurs de l'Assemblée Nationale les moyens d’apprécier les travaux pénibles et la situation malheureuse de soixante individus, dont tout l'espoir repose actuellement sur la justice et la sagesse de l’Assemblée Nationale, lorsqu'elle prononcera sur le sort des gabelles de Paris.

! Archives nationales G',99. Mémoire du 14 mai 1790. ? Archives nationales. AD IX, 572.