La révolution française à Genève : tableau historique et politique de la conduite de la France envers les Genevois, depuis le mois d'octobre 1792, au mois de juillet 1795
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€ SE FERA A GENEVE, OU LA VÔTRE DOIT RÉTRO= GRADER. (1)
(1) EH eft à obferver que Briflot, après avoir cherché, dans ce rapport, à nous faire un crime de nous être fait comprendre dans la Neutralité Helvétique, qui »’4f, dit-il, qu’une acceffion mal déguilée à la Coalition Couronnée, nous fit un crime non moins grave d’une lettre de My Lord Fitzgerald, Miniftre de Sa Majefté Britannique : auprès du Corps Helvétique.
Cette lettre, écrite de Berne le 11 Oëtobre 1792 aux oies & Confeil de Genève, était tellement mefurée qu’elle fe bornait à leur annoncer <Qxe Sa Majefté, à l'exemple de fes glorieux prédécefèurs, fe montrerait toujours l'ami rélé de leur République, © qu'elle prenait à cœur le maintien de [a paix, de [a liberté, &$ de Ja fouueraincré, fi intimément liées à la tranquillité de toute la Suife. Tene doute point, ajoutait-il, gue Sa Majefié n’approuve les mefures que Vous aveR prifes feivant vos anciennes coutumes ES vos traités, puilqu’elles tendent à vous maintenir dans la Neutralité Helvétique, neutralité dont je n'ai pas befoin de vous recommander la plus friéte obfervation. mi
Voici comment Briflot s’expliqua fur cette démarche dans fon rapport : Les Ariflocrates Genevois ont recours à d’autres rufes ; «6 ils cherchent à foulever le Cabinet Britannique, & ils parviennent se par leurs intrigues à fe faire expédier un Miniftre Plénipotentiaire, “ qui vient les affurer que la Couronne d’Angleterre prend part à “ Jeur fituation, & approuve leurs mefures. Sans doute le peuple “ Anglais s’indignera un jour d’apprendre qu’on a voulu faire “e fervir fon influence à protéger l’ariftocratie de quelques in‘ trigans, & à écrafer des hommes libres: fans doute il deman‘ dera compte de cette proflitution de fon nom: maïs quoi qu’il € arrive, la République Françaife ne rétrogradera point. L’inter« vention d’un Roi n’a rien d'effrayant pour elle, & la Comédie ‘ nouvelle qu’on veut jouer à Genève ne peut retarder fa juftice.”
Ce trait ne fut pas le moins applaudi du fameux difcours, Tel était le langage de la Convention; relles étaient fes menaces ouvertes contre la Couronne Britannigne deux mois avant que celle-ci eut jugé convenable de renvoyer de Londres M. Chauvelin. 1
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