La révolution française à Genève : tableau historique et politique de la conduite de la France envers les Genevois, depuis le mois d'octobre 1792, au mois de juillet 1795
[ 20 ]
époque de fa gloire; puifque, dès que notre Affemblée du Peuple eut appris que le Général Français nous déclarait la guerre pour avoir décrété l'appel de 1600 Suifes, elle lui envoya pour réponfe un fecond décret, par lequel elle inveftiffait notre gouvernement du droit d’en appeler & d’en introduire autant qu’il le jugerait convenable. Bientôt après, lorfque le Mi: niftère Français, dans l’efpoir de divifer les Genevois, affeéta de n’envifager ces décrets que comme une mancuvre de leurs magiftrats, & demanda le châtiment exemplaire de ces derniers, qu’il appelait des Magifirats pervers £3 traîtres, toute notre milice nationale fe raffembla fous les armes le 10 Octobre, les invita à refer fermes, & prit l’Être Suprême à témoin qu'elle partagerait tous leurs périls. (1)
Il eft vrai que dès que la France eut changé de marche pour en adopter une moins violente, mais
{1) Vraiment dignes de lutter en dévouement avec leurs comp2.. triotes, les Syndics & Confeil écrivirent le même jour à M. Ze Brun, Minitre des affaires étrangères, pour s'offrir perfonnellement en facrifice à la France, & pour Le conjurer de préferver à ce prix leur patrie des dangers dont elle Ja menaçait. Si ces dangers peuvent être écartés au prix de nos fortunes &S de nos vies, lui direnteils, z0ws les offrons avec ardeur en Sacrifice : nous bénirons même la main CULE #2 mous immolant, pourra faire pafler Genève à nos enfans, telle que nous la trenfinirent nos ancêtres : oui, nous Lénirons la mai qui détournera Porage qui menace l'Hehuétie ES Ja République Françaife : nous la &énirons paur avoir Jauvé à cette dernière, encore dans fes berceau, la tache d'ovcir écrafé de Ja toute-puifflance la Patrie du Pbhitohpre qu'elle confidère comme Jon fondateur: enfin, nous la bénirons Jur-tout pour avoir épargné au fiècle de La liberté, 1 ’opprobre de voir es peuples res aux priles avec les peuples libres, &c, &c, &e,