La révolution française à Genève : tableau historique et politique de la conduite de la France envers les Genevois, depuis le mois d'octobre 1792, au mois de juillet 1795
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fruit de vos forfaits. Tous des freins que vous avez détruits pour arriver. au defpotifine fe tronveront auffi détruits pour vous: des faëfions nouvelles fe formeront an silien de votre fabtion:-vouz dutterez fans cefle les uns contre les autres pour vous arracher l'autorité. Vous vous êtes unis comme des tigres pour atteindre votre Proie ; comme eux, vous vous livrerez des combats Jan-. glans pour la dévorer. Vous vengerez ainfi vous-mêmes les mûnes de vos viimes; mais elles auront terminé leurs jours avec la confolation d'une confcience pure qui élance l'ame à Jon créateur; © vous, vous wmourrez la rage dans le cœur; votre Jupplice fera précédé des idées Jes plus déchirantes; vous Jerez défefpérés de vous être Jouillés du Jang de l'innocence, & de tomber dens l'abyme que vous aurez creufé de vos propres mains. Vous mourrez fans ofer lever les yeux vers le ciel.(1)
(1) On a publié en Suifle le difcours éloquent qu’il prononça en public devant fes Juges, & qui arracha alternativement aux galeries, des cris d’admiration, & des cris de mort. En voici quelques fragmens, qui fufiront pour faire apprécier l’ame & les talens de ce Magiftrat Républicain.
‘< Qui êtes-vous, pour prétendre avoir le droït de me juger ?” dit-il au Tribunal qui le fit traduire devant lui—* Jene vois ici que “ des ufurpateurs. Après la deftruétion de l'autorité légitime des $ Magiltrats de 1792, vous aviez créé d’autres loix, d’autres fonc$* tions publiques; & vous-mêmes, vous venez de brifer encore * ce nouvel ordre politique, pour vous afléoir fur un Tribunal de se profcription, déjà fouillé de plufieurs affaffinats.—Soutiendrez. “€ vous que vous agiffez ‘en vertu de la fouveraineté :du peuple ? “ Mais fi vous le confidériez comme fouverain, n’auriez-vous-pas
#< eu la précaution de convoquer tous les habitans duterritoire, fans “#5 diffinétion de parti & d’opimion? Si vous étiez les organes de