La Révolution française (1789-1815)

LE QUES

prouvées en séance, toutes les manifestations anticatholiques et antithéologiques qui se produisirent à Paris et dans les départements ; enfin elle assista en corps, officiellement et malgré le Comité de Salut public, à la première fête de la Raison, célébrée dans l’église métropolitaine de la capitale de la France, transformée en un temple philosophique. Il est donc hors de doute qu'elle n'ait voulu, pendant un temps, l'abolition du christianisme, et qu'elle n'ait marché à l'unisson des esprits les plus avancés, dans cette grave question.

Nous reviendrons bientôt sur ce fait considérable ; notons seulement ici que, par cette suppression de la royauté et de la religion d'Etat, l'ancien régime se trouyait atteint jusque dans ses assises les plus essentielles.

Malheureusement, et toujours à défaut de la doctrine organique indispensable pour diriger la reconstruction, la Convention, comme l'Assemblée constituante, n'avait à sa portée que la doctrine révolutionnaire, bonne pour détruire, impropre pour édifier; et l'établissement du régime nouveau exigeait une conception réelle, une théorie positive ou scientifique du monde et de l'homme, surtout de la société, de sa constitution et de son développement. Or, cette philosophie nouvelle se trouvait à peine entrevue dans les écrits de Montesquieu, de Turgot, de Condorcet, et la science sociale n’était encore que soupconnée.

C'est là, nous ne nous lasserons point de le redire, ce qui fit l'impuissance de la Convention à remplacer ce qu'elle avait détruit, et permit la funeste déviation introduite par les novateurs négatifs dont Robespierre est le type, ainsi que, plus tard, les diverses tentatives de restauration de l'ancien régime, ou ces rétrogradations choquantes autant que désastreuses chez le peuple investi