La Révolution française (1789-1815)
Loue
moyen âge au profit de l'Eglise et dela société, de nouveau réunis, à partir du xvir siècle, au profit de la royauté, les deux grands pouvoirs sociaux qui constamment, universellement et inévitablement, dirigent le monde, àsavoir je conseil et le commandement, la religion et la politique, l'Eglise et l'Etat, se trouvaient encore amalgamés, pendant la Révolution, dans le centre essentiel du régime représentatif, l'Assemblée nationale (Constituante, Législative ou Convention).
Sans nul doute, les Constituants, les Girondins, les Dantonistes et les Hébertistes, disciples de Voltaire ou de Diderot, voulaient ici la liberté; mais la formule nécessaire, le moyen indispensable pour l'instituer et la faire passer du domaine de la théorie dans le champ de la pratique, la séparation de l'Eglise et de l'Etat, n'étant point fixés en eux en tant que conviction ferme et précise, aucun de ces partis ne parvint à l'établir d'une manière effective.
Voilà comment la seule politique conforme à la doctrine révolutionnaire, qui confond les deux pouvoirs, ou la politique de Robespierre, prévalut sur les tendances libérales de la Convention.
L'homme d'État de 93 subit-il ici, comme l'Assemblée, la fatalité du moment? Ne voyant plus assez loin, ni d'assez haut, ne put-il surmonter la domination sophistique de Rousseau, ou sacrifia-til aux exigences du Comité, à des combinaisons et à des représailles de parti, voire à des préoccupations de tranquillité publique et de défense personnelle, la question si grave de la tentative de rénovation spirituelle de l'an IT?..…
Rappelons surtout qu'ayant refusé de fairè partie du gouvernement élevé par ses soins, il n'avait à ce moment aucun pouvoir, que la force morale, par trop insuffisante.