La Révolution française (1789-1815)
REGLES
Dès le 5 août, quelques jours après que Danton eut fait à l'Assemblée sa motion pour l'institution du Gouvernement révolutionnaire, Vincent, aux Jacobins, lui reprocha, ainsi qu'à Delacroix, de vouloir transformer le Comité de Salut public en Comité de Gouvernement; ce qu'il regardait, disait-il, comme attentatoire à la souveraineté du peuple, comme contraire à la Constitution et comme émané de conspirateurs.
Il ajoutait que « le Comité de Salut publie, accaparant tous les pouvoirs, devenait lui-même un pouvoir monstrueux » , et qu'il fallait empêcher qu'un semblable décret fût jamais rendu (Journal des Jacobins, n° 465,7 août 1793).
Autant valait dire que la France et la République devaient périr, plutôt que de restreindre l’omnipotence des individus et de mettre un terme à l'anarchie démocratique, C'est dans cette dernière semaine d'août qu'Hébert commenca à attaquer nommément le conventionnel dans son Père Duchêne.
«.…. Quant à toi, maitre Paré, disait-il, grand bien te fasse, Lorsque Danton faisait la guerre aux aristocrates vous étiez le feu et l’eau; vous voilà maintenant amis comme cochons, aussi amis que ce Danton l'était de Dumouriez ; il vient de te donner un brevet de Cordelier où tu n'as jamais traîiné ta savate. Tout cela prouve que les loups des bois ne se mangent pas. » |
Paré était alors ministre de l'intérieur, charge à laquelle il venait d'être porté de préférence à Hébert. Premier clerc de Danton lorsque celui-ci était avocat aux Conseils, il avait figuré, au début de la Révolution, parmi les présidents du district et du club des Cordeliers. I1 était devenu secrétaire du Conseil Exécutif après le 40 août.