La Révolution française (1789-1815)
9
tine, Philippeaux et Camille Desmoulins. — Le contraire seul eût été surprenant ; et rien ne nous paraît étrange comme le reproche adressé par les Hébertistes de nos jours, à Danton, d’avoir divisé les patriotes, abandonné le Père Duchène et ses amis et concouru à leur exécution.
Danton s'était contenté de répondre catégoriquement et victorieusement, aux Jacobins, le 6 décembre 1793, dans une séance d'épuration (1); mais sa défense ne nous est point parvenue. Robespierre empécha qu'elle fût insérée au Moniteur, son organe personnel, et aucune feuille du temps ne la reproduisit.
Le pire, c'est que toute cette intrigue, en éloignant le conventionnel des Hébertistes, le rapprocha du Comité et sembla, par suite, le décider contre le culte de la Raison.
En résumé, Hébert, Vincent, Ronsin, tout au moins, sinon Chaumette, Pache, Bouchotte et Cloots (rien ne prouve que ceux-ci n'aient acquiescé), voulaient, avee Robespierre et à sa suite, guillotiner les Dantonistes, ainsi qu'ils avaient déjà fait ensemble à Varlet et à Jacques Roux. Pour cela, ils les poursuivaient des dénonciations et calomnies les plus impudentes, afin de les amener sous le fil du «rasoir national » sans trop faire crier l'opinion.
Pourquoi Fabre, Camille, Philippeaux, tous les Dantonistes, ne se seraient-ils pas, à leur tour, unquibus et rostro, défendus contre ceux qui voulaient les assassiner ? — Dent pour dent! c’est la logique des partis.
Iln'en est pas moins vrai que l'abstention apparente de Danton dans la question du culte, qui sembla indiquer un rapprochement avec Robespierre, ainsi que l'action critique de Camille Desmoulins à l’égard d’Hébert, de Cloots
41. Notes de Topino-Lebrun.