La Révolution française et ses détracteurs d'aujourd'hui

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non plus seulement des futurs élus, mais des évêques et curés en charge, les deux tiers des curés le refusèrent et tous les évêques, sauf quatre (dont Talleyrand). L'Église de France se trouvait ainsi coupée en deux et, du même coup, se préparait, s’annoncçait la plus cruelle des guerres civiles, la guerre religieuse.

Il va y avoir, désormais, la France des prêtres constitutionnels ou assermentés, ou « Jureurs », selon le mot populaire, et la France des insermentés ou réfractaires ; et la Révolution passera peu à peu, pour défendre la loi, de mesures de rigueur déjà bien fâcheuses à une véritable persécution. Elle y sera forcée, j'en conviens; les circonstances lui en feront même un devoir national ; il n’en est pas moins vrai, comme l’a écrit un excellent et savant républicain, M. Debidour, dans sa remarquable Aisloire des rapports de l'Église et de l'État en France de 1789 à 1870, il n’en est pas moins vrai que cette Constitution civile du clergé, « la moitié de la France, ou peutêtre plus, n’en voulait pas », et que, pour réparer l'erreur des Constituants, leurs successeurs « durent couvrir la France de ruines et faire couler des flots de sang (1) ».

Les détracteurs de la Révolution ont donc ici la partie belle. Mais ils l’ont en apparence beaucoup plus qu’en réalité.

D'abord la Constituante se laissa égarer par la

(1) P. 93.