La Révolution française et ses détracteurs d'aujourd'hui
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86 LA RÉVOLUTION FRANÇAISE
elle le devint tragiquement avec les énormes. dépenses occasionnées par les guerres: et il se trouva qu’en janvier 1793 la fabrication des assignats s'était élevée à plus de irois milliards, et,
en août, à plus de quatre!
On ne les acceptait plus alors que pour Le sixième de leur valeur nominale.
La Convention lutta désespérément, imposant sous les peines les plus sévères l'obligation de les recevoir à un taux déterminé, et même interdisant sous peine de mort l'usage du numéraire. Peines perdues, pourrait-on dire! bien qu'il y ait eu un moment de hausse considérable.
Enfin, sous le Directoire, la fabrication ayant dépassé le chiffre vertigineux de quarante- cinq milliards, l’assignat de cent livres valut six sous: et il n'y eut plus pour l” État qu’à faire faillite. Quant à la vente des biens nationaux (les biens des émigrés s’y ajoutèrent en 4792), il est certain qu'elle profita surtout à la bourgeoisie. Les paysans qui achetèrent furent Lombrous. mais leurs achats étaient modestes; et le principal acquéreur fut bien cette bourgeoisie riche ou aisée, qui déjà, certes, au dix-septième siècle et au dix-huitième, avait acquis beaucoup de terres, mais qui, « en absorbant soudain près des cinq sixièmes du magnifique domaine de l'Église, — assure M. Jaurès, — et une large part, du domaine des nobles », complétait « sa puissance