La représentation des aristocraties dans les chambres hautes en France : 1789-1815
16. LA REPRÉSENTATION DES ARISTOCRATIES ordres, d'autre part, tend à se transformer en une opposition de deux classes, opposition dont l'expression politique pourrait bientôt s’aflirmer par la constitution de deux Chambres. Cette transformation n’est pas l'effet d’un rapprochement entre la petite noblesse et la bourgeoisie selon ce qui avait eu lieu en Angleterre et aurait peut-être pu être alors, lentement, progressivement déterminé en France si l’on y avait fondé la représentation sur la propriété; elle n’est pas l'effet non plus d’une alliance entre la haute bourgeoisie qui, tout d'abord, y avait été fort encline, et la noblesse ; mais elle se produit parce que l’ordre du clergé, de prééminent qu'il était, se trouve poussé dans celui de la noblesse par la volonté des gentilshommes et des hauts prélats. Quand le bas clergé se sera lui-même séparé de ces prélats et porté vers le tiers, 1} n’y aura plus désormais que deux ordres en présence : la question des deux Chambres pourra être dès lors nettement posée et résolue.
Mais pour que celte solution ait chance d’être favorable aux nobles il faudra que la noblesse dispose d’un pouvoir aristocratique. Ce pouvoir, la royauté, dès le règne de saint Louis, s’est attachée à le détruire. A l'heure où, repentante, elle en pourrait restaurer quelque élément, les privilégiés, par leur opposition d'abord, puis par leur indifférence, en empèchent la décision. Et si c’est aggraver la déchéance de la noblesse que de mettre en contradiction, aux veux de tous, comme fera