La représentation des aristocraties dans les chambres hautes en France : 1789-1815
{S LA REPRÉSENTATION DES ARISTOCRATIES
N'est-ce point sous cet aspect qu'on peut considérer les deux convocations de ces Notables (1787-1788) qui forment une assemblée éminemment aristocratique, puisque auprès des 7 princes, des 39 nobles, des 12 membres du Conseil du roi, des 11 membres du clergé, des 33 parlementaires, des 4 conseillers à la Cour des comptes et à la Cour des aides, et du lieutenant civil, — % parmi les 12 députés des pays d’États viennent seuls représenter vraiment le tiers (car les 25 chefs municipaux des villes qu’on y compte également sont en réalité des fonc tionnaires royaux « nobles, anoblis, où cherchant à l'être) (4) ». C’est une aristocratie bien large sans doute que celle des « corps savants » et de « toutes les personnes instruites » appelées par l'arrêt du Conseil du 5 juillet 1788 à donner leur avis sur la convocation et la composition des futurs États Généraux. Mais que signifie cet appel à une certaine opinion sinon Île besoin de s'assurer quelque part un appui dans la nation? Et ne sommes-nous pas autorisé à tirer argument du projet de cette Cour plénière « qui causa tant d’indignation au Peuple François » que la peur en subsiste encore l'an d’après (2)? De cette Cour plénière qui, surgie de lPimaginaire constitution primitive de la
(4) Chérest. La France sous l'ancien régime, Paris 188%, LT, p. 139 et suiv.
(2) « Comme on doit se prémunir contre la malignité, j'observerai qu'il faudroit avoir beaucoup d’ignorance et de mauvaise foi pour trouver une ressemblance entre cette première Chambre