La représentation des aristocraties dans les chambres hautes en France : 1789-1815
ANNEXES
« Vous avez pensé que la nation étoit une chose, que tous les ordres, tous les corps, toutes les associations particulières dont elle était composée ne pouvoient avoir d’autres intérêts que les siens. Vous avez en conséquence abjuré toute distinction lorsqu'il seroit question de contribuer aux charges publiques.
Unis et assimilés par une antique association, les deux premiers ordres en ont resserré les liens sans jalousie ni rivalité; et lorsqu'ils ont réclamé des formes et des privilèges, l’opinion des députés des villes, qui s’est jointe à leurs instances, a bien fait voir que l’amour du bien public avait seul dicté leurs réclamations. Le roi est bien éloigné, Messieurs, de vouloir donner atteinte à ces formes et à ces privilèges. Il sait qu’il y a dans une monarchie des distinctions qu'il est important de conserver; que l'égalité absolue ne convient qu'aux Etats purement républicains ou purement despotiques ; qu’une égale contribution ne suppose pas la confusion des rangs et des conditions ; que les formes anciennes sont la sauvegarde de la constitution, et que leur ombre même doit être ménagée, lorsqu'elles sont obligées de céder à l’utilité générale.
C’est d’après ces principes que seront établies les assemblées provinciales. Les deux premiers ordres y auront la présidence