La représentation des aristocraties dans les chambres hautes en France : 1789-1815

ANNEXES 525

[E] Cahier de la province de Thimerais (baillage de Châteauneuf-en-Thimerais) :

La noblesse et le tiers élat décident la suppression de l’ordre du clergé . «la division de cet crdre sera faite dans les deux autres, chacun suivant sa naissance, en sorte qu’il n’y ait plus à l'avenir que deux ordres. »

Mais tous deux s’accordent à demander la réunion en une Chambre et le vote par tête.

V

«. Quatrième Chambre Inamovible ; aristocratie personnelle ; absorption sénatoriale. — La Chambre qui représente le besoin de stabilité doit être inamovible. Le maintien de l’ordre existant lui étant spécialement confié, elle doit être puissante en tout temps, et plus puissante encore après une révolution populaire, où les opinions, ayant impétueusement parcouru jusqu’au bout la pente démocratique, ont dépassé de beaucoup le point d'arrêt. — Immédiatement après ces profondes secousses, le législateur pour rasseoir la société, doit imprimer à la force conservatrice une action d'autant plus vive, qu'elle est plus en discrédit momentané. Cette action ne peut dériver que des attributions établies par la constitution, ou bien de la grande propriété, dont l'influence peut, jusqu’à un certain point, suppléer à la loi. Nous n'ignorons pas qu'une magistrature de grands propriétaires (sans être héréditaire, comme elle ne doit l’être que dans une monarchie tempérée), mais seulement viagère et assise sur un cens fort élevé, eût été une bonne combinaison pour la haute chambre de notre république ; mais il n’y avait plus en France que très peu de grands propriélaires, et ils étaient presque tous hostiles au nouveau régime. Cet élément d'ordre n'étant pas à