La représentation des aristocraties dans les chambres hautes en France : 1789-1815
L'ACTE DU l* ocroBRE 1789 69
sentants, sauf pour ce qui concerne les subsides : le Sénat, à l’exemple de Ja Chambre des lords, ne devrait, en cette matière, pouvoir que consentir ou rejeter les résolutions des Communes.
Mais, de quelques précautions que témoignent ces projets, c'est bien la crainte plus où moins sincère d'une aristocralie qu'on y oppose. Abolirait-on l’anclenne, {out partage exposerait «aux dangers d’une nouvelle aristocratie que le vœu comme l'intérêt national est d’écarter » (1). Et leur mélange ne présenterait aux yeux de Rabaud- Saint-Étienne que des « débris de féodalité » (2). « Vous ne ressusciterez pas, Messieurs, les distinctions d'ordre », s’écrie de Boussenard, encore que précisément chacun s'en défende (5 septembre). « J'ai voulu, par l’établissement d’une seule Chambre, remédier à l'aristocratie des ordres », maintient encore Thouret (même date.)
Puis c’est un dilemme où, tour à tour, Montmorency et le marquis de Sillery prétendent enfermer les théori-
(1) Cicé. Rapport sur les premiers travaur.
(2) « Ils imaginoient une Chambre haute, où quelques seigneurs el quelques ecclésiastiques seroient admis : et celle perspective ne présentoit pourtant que des débris de féodalité… l'observateur n’auroit point vu là le fruit de la sagesse ; il n’y auroit vu qu'un accomodement et la fin d'un combat... L'idée de deux Chambres n’est donc pas, dans son origine, un calcul de forces politiques. .. Ge ne seroit pas par principe que nous l’adopterions, ce seroit par conséquence. » 4 sept.