La terreur à Paris

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main avide des assassins du peuple. Ces brigands parlent propriété ; cette propriété, n'est-elle pas un crime de lèsenation ? Au récit de la misère publique, le tocsin de l’indignation contre ces mangeurs d'hommes ne sonne-t-il pas dans vos cœurs sensibles ? Le commerce languit, et s’il a donné quelque signe de vie, c'était l'effet de l’acca- . parement.

« De tous les coins de l'empire, le peuple, qui n’a d'autre nourriture qu’un pain trempé de ses sueurs et de ses larmes, vous crie : Loi de mort contre les accapareurs! loi de mort contre les fonctionnaires qui protègent l'accaparement! mort aux conspirateurs qui provoquent l'incendie, le pillage et le meurtre! mort à ces favoris du monopole qui, désespérés de voir le peuple et le maire de Paris unis par le patriotisme et l’amour de l'ordre, infectent la capitale de leurs placards bleus, cherchent à flétrir de leur haleine impure la couronne des magistrats citoyens, et ne s’agitent avec tant de fureur que pour voir une seconde fois le drapeau rouge annoncer ces jours d'horreur et de sang! Mort surtout aux bandits gagés par les aristocrates, qui, sous la livrée honorable du peuple, insultent aux lois, et demandent à grands cris le massacre et la guerre civile‘! »

Le président accorda les honneurs de la séance à cette députation, qui traversa la salle au milieu des applaudissements répétés de l'Assemblée et des tribunes. La Convention accorda de plus aux ci-

“ Dictionnaire parlementaire de la France, depuis 1787 jusqu’à nos jours, par Maurotct Messaser,