La terreur à Paris

LA MISÈRE 195

au nom de la tranquillité publique, vous ne nous sortez pas de la position où nous nous trouvons. Songez que, pour nous mettre un peu à l'aise, il est indispensable que vous nous fassiez parvenir chaque jour au moins trois mille quintaux de grains ou de farine. La paiïience des habitants est sur le point d'être poussée à bout. Les agitateurs les excitent : ils auront trop beau jeu si le pain continue à manquer : prévenez des suites aussi fâcheuses, la patrie vous devra son salut. Boissy, MERLIN, MAREC. »

« 10 germinal. — Du courage, citoyen collègue, du courage : plus le danger est grand, plus il faut redoubler d'efforts pour en triompher. Rien ne peut nous être plus agréable que la rentrée que tu nous annonces et surtout que l'espérance que nous osons concevoir qu'elles ne se ralentiront pas:nous ne pouvons qu'approuver les mesures que tu as employées. Si la surveillance de deux districts est trop pénible pour tes moyens, tu peux nous le marquer, nous ferons en sorte de te soulager par l'envoi d'un autre commissaire dans l'un de ceux que tu parcours. Boissy. »

« 11 germinal.— Comment se peut-il, citoyen collègue que connaissant comme vous le faites voir l'état déplorable de cette commune, les secours que vous lui procurer soient si peu aboudants? Nous n’avons depuis quatre jours que la moitié des arrivages ordinaires : Le pain manque absolument. Le peuple jusqu à présent contenu va cesser de pouvoir l'être. Il est près de quatre heures et nous n'avons pus le tiers de ce qu'il nous faut pour demain. Nous n'avons eu que la moitié pour aujourd'hui. Ge décroissement journalier nous étonne au-