La terreur à Paris

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homme que la France regrette. Il a ordonné quele buste d'Honoré-Riquetti Mirabeau serait placé à l'Hôtel de Ville, et que la rue de la Chaussée-d'Antin, où est située la maison dans laquelle il est mort, s’appellerait rue Mirabeau. »

Hélas ! la popularité parisienne ne dure pas longtemps. On trouve dans l'armoire de fer des preuvés contre le patriotisme de Mirabeau. La populace pend le buste de Mirabeau en place de Grève et le 11 décembre 1792, on lit à la séance de la Convention que les citoyens de la section de Mirabeau annoncent qu'ils vont changer le nom de la rue dite de Mirabeau en celui de Mont-Blanc *.

Au commencement de 1792, le patriote Palloy *, que l’on trouve partout quand il y a une bêtise à

! Monileur, 13 décembre 1792.

= On possède à la bibliothèque de l’Arsenal une lettre écrite par ce Palloy (Pierre-François), à son ami Plancher-Valcour, lettre singulière et d’un caractère absolument érotique, dans laquelle il se plaint à Valcour de l'inconduite de sa maîtresse nommée Pauline, — c’est la modiste du Palais du Tribunat — et lui raconte en termes peu voilés les mauvais tours de la demoiselle. Le patriote tient ici le langage prêté plus tard à M. Prudhomme par Henri Monnier. Cette épitre uous révèle un Palloy amoureux et débauché que l'on ne soupconnait pas, et elle est cent fois plus amusante que les longues tartines politiques de ce faux patriote. Du reste, ce Palloy dont on parla tant à Paris est connu par le rôle grotesque qu'il joua pendant la Révolution. On sait qu’il avait fait faire de petites bastilles avec les débris de la grande et qu'il en sut tirer une fortune, plus habile que M. Picard qui exploita avec moins de suceès les ruines des Tuileries. On lui doit Hommage à la plus belle des modistes du Palais du Tribunat, pour le jour de sa fête, 22 juitlet 1809, pièce suffisante pour montrer quel était ce pitre,