La terreur à Paris

60 LA TERREUR À PARIS Ce Lafayette est d'une naïveté sans pareille, qui frise la bêtise. Ecoutez-le :

« On a peine à concevoir comment la minorité Jacobine et une poignée de prétendus Marseillais se sont rendus maîtres de Paris, tandis que la presque totalité des 40,000 citoyens de la garde nationale voulait la Constitution. !»

Voyons, voilà un chef qui fait relâcher un assassin, qui voit ses hommes lapidés pendant plus d'une heure sans leur donner l’ordre de tirer et qui ne comprend pas que les coquins aient le dessus.

La province imite Paris. À Rouen, le 29 août 1792, des gardes nationaux se laissent jeter des pierres pendant plus d’une heure sans rien dire : quelques-uns d’entre eux sont blessés. Le maire renouvelle six fois les sommations légales de crainte que l’on fasse du mal aux émeutiers : bien entendu, la foule continue de plus belle. A la fin, les gardes tirent sans ordre et comme quelques braillards patriotes sont tués, le reste se sauve au large?.

Le 8 janvier 1794, on lit à la Convention une lettre des administrateurs de la Creuse demandant

‘! Mémoires, 1, 454.

* Archives nationales. Lettre du lieutenant-colonel de la gendarmerie, en date du 30 août 1792,