La terreur à Paris

54 LA TERREUR A PARIS

C'est le mème Vergniaud qui, le 31 mai 1793, pendant que les sections de Paris demandaient la proscription des Girondinset s'étaient insurgées, rédige et fait adopter le projet suivant :

La Convention décrète à l’unanrmité que les sections de Paris ont bien mérité de la patrie pour le zèle qu'elles ont mis aujourd’hui à rétablir l'ordre, à faire respecter les personnes et les propriétés, et à assurer la liberté et la dignité de la Convention nationale.

La Convention invite les sections à continuer leur surveillance jusqu’à l'instant où elles seront averties, par les autorités constituées, du retour du calme et de l'ordre public.

La Gironde, la Plaine et la Montagne adoptèrent ce décret à l’urantmité.

Jamais la lâcheté n'avait été si loin. Les sansculottes ‘ allaient être contents.

! On ignore assez généralement l'origine du mot sans-culoftes. « Ce fut dans l'assemblée électorale de la Sainte-Chapelle que le sans-culottisme prit naissance et voici à quelle occasion. Un électeur de la section de l'Observatoire, dans le faubourg Saint-Jacques; s'exprimait, en repoussant une proposition très constitutionnelle, en termes aussi incorrects que peu mesurés. Le costume de l'opinant répondait parfaitement à son langage. Un autre.électeur, humilié peut-être et fatigué de toutes ces inconvenances, se lève et dit : « Président, retirez donc la parole à ce sans-culotte. » Effectivement, l'orateur n'avait qu’un pantalon de grosse toile, dont les taches et les trous n'annonçaient ni le soin ni l’aisance. Ce mot fut recueilli avec enthousiasme par les Jacobins. Dès le lendemain, plusieurs d'entre eux, vêtus ordinairement avec élégance et recherche, parurent avec des pantalons dans l’assemblee électorale, où l’on fit circuler des couplets en l'honneur du sansculottisme (abbé Georgel, Mémoires).