La vente des biens nationaux pendant la Révolution française : étude législative, économique et sociale : ouvrage accompagné de deux plans

CONSÉQUENCES ÉCONOMIQUES ET SOCIALES 319

et dont le prix de vente,en brumaire an II, s’éleva à près de 200.000 francs.

Les exemples ne manquèrent pas non plus à Paris. Citons quelques immeubles expropriés sur l’hospice de l'Humanité :

Maison rue Galande, louée 1.200 livres, adjugée, le 24 therm. an II, 186.000 livres;

Une autre, rue Vieille-du-Temple, louée 4.076 livres, adjugée le même jour 602.100 livres ;

Une autre rue des Maçons-Sorbonne, louée 724 livres, adjugée 92.100 livres ;

Un autre expropriée, sur l’hospice Sainte-Catherine, louée 2.000 livres et adjugée, le 8 fructidor an II], 372.100 livres ; etc.

On reconnut bientôt l’erreur commise, puisque, en suite de la loi du 2 brumaire an IV, on commença à restituer aux hôpitaux ceux de leurs biens qui très heureusement n’avaient pas été vendus; mais les hôpitaux, tout en recevant quelques indemnités, ne subirent pas moins un gros préjudice, ayant été jusque-là privés de leurs revenus immobiliers.

Les pertes, résultant soit des ventes nationales réalisées, soit de la privation des revenus jusqu'aux jours des restitutions, firent donc un trou profond dans le Budget des indigents. On avait bien créé des Bureaux de bienfaisance, dont les ressources étaient alimentées par « le Droit des Pauvres »; mais contre une misère si profonde et si