Lazare Carnot d'après un témoin de sa vie et des documents nouveaux
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son extérieur brillant. On l’appelait dans sa famille, le bel ingénieur. Il fut envoyé à l’Assemblée législative et non réélu à la Convention nationale. Il fut fait lieutenant-général, c'est-à-dire général de division sur le champ de bataille de Wattignies. En 1815, le département de Saône-et-Loire l'envoya siéger à la Chambre des Députés. En 1800, il publia un livre intéressant intitulé : Histoire du Directoire constitutionnel. C'est lui qu'on nomme Carnot-Feulins.
Nous arrivons maintenant aux deux fils de Carnot, nous devrions dire trois, mais l'aîné mourut en très bas-âge. Celui qui vint après, fut Léonard-Nicolas-Sadi Carnot, néen 1796 au Palais du Luxembourg à Paris, lorsque son père était membre du Directoire exécutif. Il lui donna le nom du poète persan Sadi dont les poésies récemment traduites et publiées, empreintes d’une douce philosophie, d’enjouement et d'élévation, l'avaient charmé. D'ailleurs, les temps s'étaient radoucis. Sous la Terreur, on donnait des noms romains aux enfants : Caton, Brutus, Caïus, Marius, Tacite. En 17096, on préférait les noms poétiques orientaux, comme Sadi, Aladin, Philarète, Gulistan.
Sadi Carnot entra à l’École polytechnique, puis à l'École d'application de Metz et dans le corps du Génie. Parvenu au grade de capitaine, il donna sa démission pour se consacrer aux sciences. En 1814, inspiré par la conduite de son père, il entraîna ses camarades d'école à demander des armes pour combattre l'invasion. En .eur nom, il adressa la lettre suivante à Napoléon :
« Sire, la Patrie a besoin de tous ses défenseurs; les élèves de l'École polytechnique, fidèles à leur devise, demandent de voler aux frontières pour partager la gloire des braves qui se dévouent au salut de la France,