Lazare Carnot d'après un témoin de sa vie et des documents nouveaux
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dire que celui-ci était parvenu, dix ou quinze ans plus tôt, à la notion exacte des mêmes principes, car sans pouvoir assigner une date précise aux notes manuscrites de Sadi Carnot, on sait du moins, qu'elles sont postérieures à 1824 et antérieures à 1832, époques, l'une de la publication de son ouvrage, l'autre de sa mort.
» Les Notes de Sadi Carnot contiennent une série d'objections contre l'hypothèse de la matérialité du calorique, hypothèse admise presque universellement jusqu'alors sous l'autorité des plus grands noms, et que lui-même avait prise pour point de départ dans ses Réflexions sur la Puissance motrice du Feu. Il propose d'y substituer une autre hypothèse, d'après laquelle la chaleur serait le résultat du mouvement vibratoire des molécules.
» La chaleur, dit-il, est donc le résultat d'un mouvement. Alors il est tout simple qu'elle puisse se produire par la consommation de puissance motrice et qu'elle puisse produire cette puissance.
» Sadi Carnot ne se borne pas à signaler la transformation de la chaleur en travail; il insiste, à plusieurs reprises, sur l’équivalence de ces deux quantités. Le principe d'équivalence, tel que nous le concevons aujourd'hui, n'est-il pas clairement exprimé dans les phrases suivantes ?
» Partout où il y a destrugtion de puissance motrice, il y a en même temps production de chaleur, en quantité précisément proportionnelle à la quantité de puissance motrice détruite. Réciproquement, partout où il y a destruction de chaleur, il y a production de puissance motrice.
» D'après quelques idées que je me suis formées sur la théorie de la chaleur, la production d’une unité de