Le complot de Sarajevo : (28 Juin 1914) : étude sur les origines de la guerre : (une carte)

46 LA THÈSE AUTRICHIENNE

vaient se tuer ». Il semble, malcré l'obscurité du style, qu’un nouveau complice soit intervenu, chargé d’obliger Cabrinovic et Princip à se suicider à la suite de leur méfait. Eh bien ! on se trompe. Le texte allemand du Livre rouge dit simplement : « Sie stellten Ziankali mit der Weisung bei, dass sich die Taeter nach vollPrachten Anschlag damit entleiben », ce qui signifie : « Îls ajoutèrent du cyanure de potassium (Ziankali) pour que, le projet accompli, les auteurs se tuent avec. » Cette erreur officielle montre, en tout premier lieu, le peu de soin que l’on a apporté à Vienne, à la rédaction d’un document qui devait convaincre le gouvernement français du bien-fondé des accusations contre la Serbie (1). Mais si le traducteur autrichien à pu faire un contresens aussi gros, comment expliquer qu'il ait pu ajouter au texte original un mot aussi important que deux et qu'il ait pu, sans raison, faire dire au Mémoire : les deux auteurs ? C’est bizarre et compromettant. -

L'histoire de Ciganovic n’est ni moins bizarre, ni moins compromettante. C’est un sujet

U) CÉ. Ennesr Denrs, La Grande Serbie (Delagrave, Paris, 4915), p. 286.