Le drame serbe : octobre 1915 - mars 1916

DEVANT KOSSOVO 105

Les hommes de la Montagne Noire allaient prêter main-forte au général Boyovitch, qui dans les défilés de Katchanik s’efforçait d'arrêter une armée ennemie débouchant de la plaine d'Uskub. Le secours de quelques centaines de fusils dans la lutte contre deux cent mille Bulgares? Quel faible appoint! Mais quelle lecon aussi donnée aux autres, aux faux alliés, à ces Grecs pleurnichards qui depuis un an se lamentent : « Notre pauvre petite armée! Notre pauvre petite flotte ! Quel appui pourrionsnous apporter à l’'Entente dans ces batailles gigantesques où un seul combat ferait fondre et nos tout petits bateaux et nos tout petits régiments ! »

Les Monténégrins, non sans raison, auraient pu dire : « Nous manquons de tout. Les navires autrichiens bloquent nos . Côtes. Nous n'avons ni pain, ni cartouches, ni uniformes. Nous en sommes réduits à vêtir nos soldats avec ces vieilles défroques de pompiers que la France nous envoya. Nous ne sommes que quelques milliers.