Le drame serbe : octobre 1915 - mars 1916

LES DERNIERS JOURS DE MONASTIR 121

éclatera dans les mains! » Je parcours le quartier bulgare. Personne dans les rues, mais derrière chaque fenêtre on devine des haines qui guettent et qui attendent.

Quatre heures. Les consuls ont donné l’ordre à leurs derniers nationaux d’évacuer sans retard. Jeretourne au Konak. Le colonel Vassitch, dans son bureau, les poings aux tempes, pense, pense... Les secours anglais ne viendront pas de Salonique!

Cinq heures. L'angoisse grandit. Des patrouilles prêtes à faire feu, parcourent la ville. Six heures. Nouvelle invraisemblable et pourtant vraie. Un gendarme serbe arrive au grand galop et annonce que l'avantgarde bulgare s’est repliée sans combats, alors qu'elle n'avait plus un seul obstacle devant elle. Quel est ce mystère ? On dit aussi : « Le gouvernement va venir à Monastir ! » Le gouvernement? C’est qu'il n'y a donc pas de danger? Des gens se rassurent et disent : « Nous ne partons plus ! » |

Sept heures. Il estexact que les Bulgares