Le drame serbe : octobre 1915 - mars 1916

126 LE DRAME SERBE

Nous sommes peut-être à la veille de Vêpres saloniciennes. » Une angoisse planait sur Salonique, une angoisse immédiate qui faisait oublier l’autre angoisse, plus lointaine, du drame serbe se déroulant, lä-bas vers Kossovo, au pied des Alpes albanaises.

Le péril grec dans notre dos : était-ce la l'unique raison pour laquelle les Alliés n'avaient pu secourir la Serbie? Non il y avait autre chose. Un train de ravitaillement, un train unique — que la Grèce d’ailleurs nous loue au prix de 50.000 francs par jour! — part de Salonique chaque matin pour arriver à la nuit à Krivolac sur le Vardar. Le trajet s’accomplit lentement à dessein, car il est dangereux de traverser DemirKapou avant que les ombres du soir ne soient tombées sur les Portes-de-Fer... Mais l'hiver qui souhaita la bienvenue à l'armée d'Orient venant camper sur le Vardar, impose au soleil de rapides couchers. À cinq heures de l'après-midi, déjà il faisait nuit quand tous fanaux éteints, à marche ralentie pour que le halètement de la machine ne