Le drame serbe : octobre 1915 - mars 1916

6, LE DRAME SERBE

aussi nos batteries sous des éclatements de shrapnells, évacuant la hauteur d'Ossovietz. Les conducteurs, le fouet en main. tiraient par les cornes les bœufs.

Comme souvenir précis, un seul m'est resté. Il devait être cinq heures du matin, J'étais tapi dans un poste téléphonique, sur la colline d'Ossovietz. J'ai entendu ceci : « Allo ! Vous êtes en communication avec la cote 115... Major Viokitch, parfaitement ! mais nous n'avons pas évacué... Nous sommes toujours sur la même position. La cote 115 n'est pas sur la carte, ditesvous ? Ordre de rester sur la cote 118... Mais dites au général que nous n'avons pas bougé ! C’est la cote 118 qui est devenue la cote 115... Le bombardement a fait descendre le sol de 3 mètres ! »

J'ai beau chercher, je ne me rappelle rien d'autre. Quand le jour se leva, nous comptions dans notre seul secteur 200 tués et 600 blessés... Nous n'avions pu tirer un seul coup de feu. À huit heures nous recevions l'ordre de battre en retraite,