Le drame serbe : octobre 1915 - mars 1916

LA CAPITALE ERRANTE oi

encore de l'espérance. La bataille secoue les nerfs, fait battre fort les artères. Nous étions trop près du désastre pour le comprendre exactement. Dans Nisch que le gouvernement, les hôpitaux, la population évacuaient déjà, d’autres sombres nouvelles nous attendaient. Les Bulgares, franchissant la frontière sur la haute Morava, avaient coupé la voie ferrée à hauteur de Vrania. Tout d’abord, la rupture des communications était le fait de six comitadjis qui, franchissant les lignes serbes, avaient dynamité, à la faveur d’une nuit noire, les rails sur quelques mètres. Puis, le simple ineident devant un accident plus grave causé par l'avance d'un raid de cavalerie régulière. Un bataillon du troisième ban d'ailleurs allait suffire, assurait-on, à chasser les éclaireurs trop audacieux. Mais, comme après trois Jours, les communications ne se rétablissaient toujours pas, il fallut bien se rendre à l'évidence : le front serbe de l'Est était rompu et une armée adverse entière campait devant Vrania. Les Fran-

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