Le général Duphot : 1769-1797 : avec un portrait

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sabrant sans pitié et leur faisant trois cents prisonniers dont un grand nombre de prêtres.

Le général, à sa rentrée en ville, fut recu en triomphateur. On le sacra « sauveur de Gênes » et les journaux célébrèrent ses louanges sur tous les tons (1). Mais lui goùtait peu cette popularité. Le caractère indolent des Génois, leur manque absolu d'esprit militaire ne lui avaient jamais inspiré que peu de sympathie et, écœuré de l'attitude du gouvernement qui, après lui avoir marchandé les moyens d'armer la milice, avait eu l'insigne faiblesse de capituler devant l’'émeute, il n'a maintenant qu'un désir, quitter Gênes au plus tôt et retourner à l'armée. « D'après ce que j'ai vu, écrit-il à son général en chef le 6 septembre, j'ose vous assurer que cette république tom-

bera dès qu'elle sera livrée à elle-même... Les

(£) « On nous écrit de Gênes, lit-on dans le numéro 8 du journal la France vue de l’armée d'Italie : On doit les plus grands éloges et peut-être le salut de la ville au général Duffaux qui a montré dans cette occasion difficile, et accompagné d’un très petit nombre de soldats français, autant de sang-froid et de présence d'esprit qu'il a témoigné de courage quand il commandait l'avant-garde de la division Augereau. »