Le général Duphot : 1769-1797 : avec un portrait

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de tout, et Pierre, malgré tontes ses démarches, revint à Lyon les mains vides (1). « Plus occupée de la gloire de la République que de son intérêt personnel », la famille Duphot prit son parti de cette déception et vit, « sans chagrin, les fonds qui lui revenaient employés pour le service de l'armée, sûre que dans des temps plus heureux sa dette serait acquittée (2).»

Les mois passèrent sans qu'elle entendit plus

parler de rien.

(1) C’est pendant ce séjour à Rome que Pierre Duphot, à la suite d'une altercation, se battit en duel avec un aide de camp de Masséna, nommé Burthe, Le général Thiébault, dans ses Mémoires (t, II, p. 171), relate ainsi le fait : « Le général Masséna avait à peine dépassé la porte du Peuple, que, les cartes à la main, Burthe était déjà aux prises avec le frère du général Duphot et que, assis à la même table, ne suspendant leur partie que pour boire et pour manger, ces deux enragés se disputèrent pendant soixante-douze heures (du dimanche à midi au mercredi à midi) tout ce que contenait leur bourse, Burthe perdit tout ce qu'il y avait dans la sienne, si même il ne perdit que cela, prétendit, suivant sa nature qui le portait à faire aux autres un crime de son malheur ou de ses fautes, qu'il avait été triché par Duphot, incapable cependant d’une telle infamie; il l’insulta et eut avec lui un duel qui se termina par des égratignures... »

(2) Rapport de Thibault, membre de la section des finances, à la séance du 20 décembre 1799 de la commission du Conseil des Cinq Cents, (Journal des Débats et Lois du Corps législatif, n° 36.)