Le général Duphot : 1769-1797 : avec un portrait

250 LE GÉNÉRAL DUPHOT

rienne les 17, 18 et 19 fructidor, Vous y verrez que cette république a été sur le point d’être en proie à l'anarchie et au carnage le plus affreux, par la faiblesse et les sottises multipliées de ses gouvernans. D’après ce que j'ai vu, mon général, j'ose vous assurer que cette république tombera aussitôt qu'elle sera livrée à elle-même. Cependant je prends toutes les mesures nécessaires pour donner de l'énergie au gouvernement.

Le citoyen Faypoult se donne de son côté la plus grande peine pour les instruire dans l’administration : les cœurs sont de glace, rien ne peut les enflammer.

Depuis que je suis à Gênes, j'ai organisé trois bataillons d'infanterie et un d’artillerie. Ce dernier ne peut pas encore répondre à sa dénomination car il n’a pas un canonnier capable de charger une pièce.

J'ai formé deux autres noyaux de bataillons, l’un à Chiavari et l’autre à Savone. On ne peut pas trouver d'hommes pour les compléter : leurs soldats ont vingt sous par jour et ils sont tout nus, ils couchent sur la terre et ne font point d’ordinaire.

Je n’ai jamais pu obtenir le nombre de lits nécessaires et j'ai sollicité pendant plus de quinze jours pour avoir des casernes qui ne sont pas encore en état. Aussitôt que la république de Gênes sera sans danger et que je me porterai mieux, je vous demanderai, mon général, à retourner à l’armée. Tous les trésors de l’univers ne me feraient pas servir une