Le général Duphot : 1769-1797 : avec un portrait

LE GÉNÉRAL DUPHOT 21

séparé du reste de l'armée, entouré d'une population hostile qui se levait en masse pour la défense de ses foyers et sans cesse en butte aux attaques du commandant en chef espagnol La Union qui n'eût pas été fâché de venger sur ce général trop aventureux sa cruelle défaite du Boulou. Le 13 août notamment, La Union, à la tête de toute son armée, tentera de surprendre à Saint-Laurent les huit mille hommes d'Augereau, qui, sans habits, sans souliers, sans pain, réduits à lutter un contre quatre sous un soleil de plomb, devront pour le repousser se battre avec un tel acharnement que « des cimes de la Magdeleine, dit un rapport (1), jusqu'aux précipices de la Muga, les ravins étaient jonchés de cadavres et les rochers teints de sang». Aussi, de cetteexpédition qui, aux yeux du sage Dugommier, n’était qu’ «une imprudence inutile », revinrent-ils, à la fin d'août, admirablement entrainés et aguerris. Commandés par un chef tacticien avisé autant

que batailleur intrépide et dont l’ascendant sur

(1) Cité par Fenvez, t. Il, p. 105.