Le général Duphot : 1769-1797 : avec un portrait
26 LE GÉNÉRAL DUPHOT
poste qui gardait le pont de Saint-Sébastien égorgé sans bruit, on franchit la Muga et, après cinq heures de marche dans d'horribles chemins, on atteint l’importante position de la Magdeleine aux premières lueurs du jour. Nos braves soldats, accueillis par la mitraille des Espagnols, n'hésitent pas un moment devant l’escarpement haut de sept cents mètres qui se dresse devant eux. Ils s'élancent avec un entrain admirable. Un chasseur de la brigade Duphot, le citoyen François Mallet, est frappé d’une balle qui lui emporte un doigt de la main gauche. Duphot l'engage à se retirer. « Non, répond Mallet; mets-moi ma baïonnette : il faut que ces coquins-là me paient mon doigt » (1): Et, des premiers, il grimpe à la redoute qui est emportée en quelques instants.
A dix heures du matin, l'ennemi délogé de toutes ses positions se retirait en désordre geurs, du 8° du Bec d'Ambès, du 9° de la Drôme, des 3° et 6° bataillons de chasseurs, au total 2,582 hommes. (Journal manuscrit de PoxrEer, capitaine de génie à l’armée des
Pyrénées-Orientales. Arch. hist. de la guerre.) (1) Moniteur du 11 janvier 1795.