Le général Duphot : 1769-1797 : avec un portrait

48 .LE GÉNÉRAL DUPHOT

Cependant, en dépit de ces distractions littéraires, l'inaction pesait étrangement au jeune Duphot. Il avait la nostalgie de l’existence d'aventures et de dangers qu'il avait menée pendant trois années de campagne dans les Pyrénées et ne pouvait se faire à l'idée de rester oisif quand le canon tonnait encore sur nos frontières. Déjà, à plusieurs reprises, depuis son arrivée à Périgueux, il a vainement sollicité la faveur d'être envoyé à

l'armée d'Italie, quand, au mois de mai, les

Ralentissez vos pas, invincibles guerriers; Baissez avec respecte la pointe de vos armes; Couvrez de crêpes vos lauriers; Hoche n’est plus; laissez couler vos larmes. Et toi dont les rayons bienfaisants et pompeux Donnent la vie et la lumière au monde, Soleil, obscurcis-toi..……. le sombre convient micux À notre tristesse profonde, Que le silence règne autour de ce cercueil; Que la douleur seule y respire. Quand un héros français expire La nature doit être en deuil!

Ces vers, dit le rapport du général Brune qui les cite (Courrier de l’armée d'Italie du 16 novembre 1797), furent « applaudis avec enthousiasme ». L’apostrophe au soleil qui les termine, allusion au temps qui, ce jour-là, « sans être pluvieux, était sombre et inspirait à l’âme le recueillement dont cette fête funèbre était l’objet », témoigne assez de la facilité d'improvisation du poète pour faire regretter qu'aucune autre de ses œuvres n'ait été sauvée de l'oubli.