Le Monténégro contemporain : ouvrage orné d'une carte et de dix gravures

CHAPITRE DEUXIÈME. 193

surveiller les convois et les accompagner même jusqu'à Ja frontière ottomane au-dessus dé Dukla. peu de distance de ce dernier point, la Moratcha je un belle cascade ; on en trouve également deux Les à l'embouchure de la Mala-Riéka et dans le voisi-

le Yassé-Nova. + 9 La Zéta. Elle prend sa source sur plusieurs points, rès de Nicksitch ; de là elle descend sur Slivlié et, s’enouffrant alors sous la montagne de Kapa, elle disparaît pour aller surgir de nouveau en quatre endroits différents sur le territoire monténégrin au-dessous d'Ostrog. Ces quatre embranchements confondent leurs eaux auprès de Frûtak, et la Zéta continue son cours à travers Ja magnifique plaine de Biélopavitj qu’elle vient fertiliser. Mais gonflée par les neiges ou les pluies, et difficilement contenue dans ses rives de terre et de sable, elle dévore dans son parcours sinueux de précieux terrains qu’un barrage construit au nord-ouest de la plaine et des travaux d’endiguement pourraient seuls protéger. Les bords de la Zéta sontparfoïs des plus pittoresques, et pendant les chaleurs d'été, très-violentes dans les Biélopavit, ils sont abrités par d’épais ombrages où l’on pourrait, isolant ses regards et sa pensée des sombres tableaux de la Tsernagore, se croire un instant transporté aux rives d'un fleuve d'Italie. Aussi le poëte s'écrie dans son patriotique enthousiasme : « Plaine des Bielopavitj, pourquoi Dieu te fit-il si belle, que tu deviennes l'objet de la convoitise du Turc barbare? » (Pierre Il). La Zéta, dont la direction générale va du nordouest au sud-est, après avoir fécondé les Bielopavit) et passé devant la nouvelle cité de Danilograd, atteint la forteresse ottomane de Spuz, et de là, coulant à l'est