Le Monténégro contemporain : ouvrage orné d'une carte et de dix gravures

CHAPITRE TROISIÈME. 139

contre une troisième récidive de vol qualifié, soit aujourd'hui abaissée à celle du bannissement, on peut hardiment confier sa bourse au guide sous la conduite duquel on s'engage dans les rochers de la Tsernagore.

On a vanté bien souvent les vertus hospitalières de J'habitant de la Montagne-Noire, mais il faut établir une notable distinction entre le Monténégrin qui a conservé son ignorance et ses vertus primitives, et celui qui s’est modifié au contact des étrangers. Si le premier accueille le voyageur avec une simplicité et une franchise toutes patriarcales, et lui offre de bon cœur à son foyer le peu qu'il possède, le second, trop vite civilisé à cet endroit, et très-âpre au gain, ne voit dans le visiteur qu'un objet exploitable dont il saura tirer bon parti. Mais, à la Jouange des Monténégrins, nous dirons qu’en bien des circonstances, on les a vus faire respecter linviolabilité de leur domicile où s'était réfugié un coupable, quelquefois même un de leurs ennemis ; bien plus, le sol jout entier de la Montagne-Noire était récemment encore une sorte d'asile sacré ouvert aux malheureux, et c’est en quelque sorte avec respect qu'il faut lire le paragraphe qui, dans le code de Danilo, concerne le refugié.

Arr. 89. — Suivant le testament de Pierre, qui fut notre seigneur, tout fugitif mettant le pied dans notre libre État sera en sécurité, et personne ne, pourra le molester tant qu'il vivra tranquille ; jouissant des mêmes droits que tout Monténégrin ou Berdiani, il sera, sil commet de mauvaises actions, châtié d’après le présent code.

find every single thing as he had left it. » (The eastern shores of the Adriatie.)